La santé du logement

Louisa Frangeul Actualité Ghara

Saviez-vous que l’air que vous respirez chez vous peut être jusqu’à 8 fois plus pollué que l’air extérieur ?

Nous passons 90% de notre temps à l’intérieur d’un bâtiment, et bien souvent l’air que nous y respirons n’est pas toujours de bonne qualité. Il est donc crucial de replacer la santé des usagers au cœur des préoccupations en garantissant la qualité de l’environnement intérieur tout en offrant la possibilité de développer un mode de vie qui favorise la santé.

Nous avons tous eu connaissance du dossier de l’amiante il y a quelques années, matériaux souvent utilisés dans la construction dans les années 90’ et qui a été reconnu comme extrêmement toxique, augmentant massivement le nombre de cancers.

C’est quoi la santé du logement ?  

C’est tout d’abord un bâtiment qui est en bonne santé, c’est-à-dire qui n’est pas insalubre ou indécent afin de protéger la santé et la sécurité de ses utilisateurs.

Mais c’est également un logement bien entretenu, avec un air intérieur propre et sain.

De plus en plus, les citoyens prennent consciences du lien étroit qui existe entre la qualité de leur logement, leur santé et leur bien-être.

Que dit la règlementation ?

Vous connaissez le syndrome du bâtiment malsain (SBM) ? Et oui, le SBM existe bel et bien, il a été reconnu par l’OMS (Organisme Mondiale de la Santé) dans les années 1980.

Dans le domaine de la santé environnementale et de la santé au travail, ce syndrome décrit une combinaison de symptômes ou de maladies médicalement inexpliquées et associées à un lieu construit.

Les causes de ces symptômes sont bien souvent dues à des contaminants chimiques et biologiques, provenant de l’air urbain et/ou des matériaux du bâtiment lui-même.

Qualité de l’air intérieur : facteur clé de logement sain

La qualité de l’air à l’intérieur des locaux est un sujet d’inquiétude croissant pour les citoyens, d’autant plus pendant cette période de pandémie. Les polluants de l’air intérieur peuvent en effet avoir des effets variés sur la santé des individus, effets pour la plupart non-spécifiques des polluants rencontrés (irritations de la peau, nausées, céphalées, pathologies respiratoires, neurologiques, développement de certains cancers, etc.).
Des actions et des recherches scientifiques ont été menées, afin d’accompagner et d’informer toutes personnes soucieuses de la qualité de son air intérieur.
Voici quelques exemples :

VGAI : Valeurs Guides de qualité d’Air Intérieur

Pour faire face à l’enjeu sanitaire que représente la qualité de l’air intérieur et apporter aux pouvoirs publics des éléments utiles à la gestion de ce risque, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) travaille depuis 2004 à l’élaboration de valeurs guides de qualité d’air intérieur, fondées exclusivement sur des critères sanitaires.
Vous pouvez retrouver ces valeurs sur des pots de peintures par exemple , afin de vous informer que les concentrations dans l’air, d’une quelconque substance chimique, en dessous desquelles aucun effet sanitaire ou aucune nuisance ayant un retentissement sur la santé n’est attendu.

Attention : ce label est en auto-déclaration. Cela signifie que c’est le fabricant qui avance les données sous sa seule responsabilité et non au regard de la vérification d’un organisme extérieur (laboratoire, …).

Pictogrammes

Selon les matériaux que vous allez choisir pour construire, rénover ou décorer votre maison, il sera important de maitriser davantage la qualité de votre intérieur car certains matériaux vont relâcher plus d’émissions de polluants dans votre logement.

Pour lutter contre la pollution intérieure, les fabricants innovent. Ils proposent désormais des produits qui réduisent les émissions de polluants ou les captent pour les neutraliser.

Mais attention aux faux amis ! un matériau naturel n’est pas nécessairement sain et sans danger pour votre santé, comme le cas de l’amiante qui était fait de fibres minérales 100% naturelles.

Pour vous aider à choisir le bon matériau, fiez-vous dans un premier temps aux pictogrammes qui vous permettront d’identifier la nature du danger et les précautions à prendre lors de la manipulation.

Et encore une fois, soyez attentifs aux étiquettes VGAI, qui vous guideront sur le niveau d’émission des polluants dans l’air.

Labels

Pour vous informer et vous accompagner au mieux, vous pourrez également retrouver sur l’emballage d’un matériau, des labels environnementaux vous garantissant que le produit est respectueux de l’environnement mais également de votre santé, via des contrôles d’émissions de polluants dans l’air.  

Vous pouvez vous référer au site de l’ADEME qui catégorise les matériaux en fonction des labels : https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/labels-environnementaux

Qualité de l’air intérieur : autres conseils

La ventilation, acteur majeur d’un bon air intérieur

La ventilation joue un rôle important dans le maintien d’une bonne qualité d’air dans votre logement. En effet, elle permet de renouveler l’air ambiant, d’évacuer l’humidité ainsi que les polluants, et de réduire les déperditions de chaleur.

Le renouvèlement de l’air, qu’il soit réalisé de façon naturelle ou mécanique, est indispensable à la santé des occupants et permet une meilleure conservation des murs et du bâti en évitant les moisissures.

Eviter les sources pollution

Vous avez le pouvoir d’agir ! Certaines sources de pollution peuvent être évitées si vous :

  • cessez de fumer à l’intérieur de votre logement,
  • aérez régulièrement,
  • évitez d’utiliser des parfums d’ambiance ou des bougies qui contiennent des substances toxiques,
  • activez la hotte lorsque vous cuisinez,
  • pensez à changer le sac de votre aspirateur afin de limiter les rejets de poussières dans l’air ou encore par le choix de vos produits d’entretien (favoriser les produits écolabels),
  • privilégiez les aspirateurs intégrant un filtre HEPA (High Efficiency Particulate Air) permettant de filtrer les particules.

CE QUE L’ON RETIENT

Vous l’aurez compris : la santé de votre logement est intimement reliée à la vôtre.

Mais bonne nouvelle : vous avez la main pour améliorer votre qualité d’air intérieur grâce aux informations fournies sur l’emballage d’un produit, vous fournissant quelques indications sur les potentiels polluants qui peuvent être émis.

Par ailleurs il est possible d’améliorer la qualité de votre air par des gestes simples (ventilation, réduction de l’utilisation de substances toxiques comme des parfums d’ambiance etc…)

Et pour appliquer au mieux la qualité de l’air dans votre métier, pensez à vous former ! La formation qualité de l’air intérieur (QAI) est disponible sur inscription via ce lien !